Cela fait 6 mois que nous habitons Lisbonne, au Portugal, et avouons-le, nous ne sommes pas encore vraiment sortis de la région. Alors quand nous avons eu l’occasion d’aller passer quelques jours à Porto le mois dernier, on a sauté sur l’occasion. Ce n’est qu’à 3 heures de route… Du coup on range les palmes pour cet article, et on file découvrir Porto ! L’occasion pour nous de partager avec vous nos jolies découvertes parmi les incontournables de cette charmante ville du nord.
Sommaire
Combien de temps prévoir pour visiter Porto ?
Nous avons passé 2 jours à Porto (un jour tout gris, et un jour magnifique, d’où la différence de lumière sur nos photos…) C’est à notre avis amplement suffisant pour la ville en elle-même. Si vous y passez plus de 2 jours, vous pouvez vous rapprocher de l’océan et visiter Foz do Douro, l’un des quartiers les plus cossus de Porto, en bord de mer. Ou louer une voiture et visiter les environs de la ville. On vous conseille un passage à Braga, à 40 minutes au nord. Il est largement possible de visiter la ville en une journée. Braga possède 2000 ans d’histoire, de nombreuses églises, et d’un sanctuaire entouré d’un magnifique parc sur les hauteurs de la ville (Santuário do Bom Jesus do Monte).
Cette carte indique les principaux points où nous nous sommes arrêtés. En ouvrant la barre latérale de la carte (bouton à gauche de « Visite à Porto), vous pourrez obtenir notre itinéraire à pied en cochant la case « Notre itinéraire à Porto ». En cochant la case « La meilleure francesinha de Porto », vous saurez où aller pour manger ce plat typique de la région.
Le bord du Douro depuis le quartier historique de Ribeira
C’est par une balade le long du Douro depuis Praça da Ribeira que nous avons commencé notre visite de Porto. Pour rejoindre la place depuis notre point de départ, la station de Metro Trindade, nous sommes descendus à pied via l’Avenida dos Aliados. Cette avenue, notée « A voir » dans tous les guides, nous a déçus. Il ne s’agit que de grands bâtiments aux couleurs bien ternes… On a d’ailleurs trouvé ça assez surprenant, tout ce gris dans une ville lusitanienne, le Portugal nous a habitué à beaucoup plus de couleurs !
Nous descendons donc rapidement en direction du plus vieux quartier de Porto, classé au patrimoine mondial de l’Unesco, Ribeira. Les rues se rétrécissent, beaucoup deviennent piétonnes. On commence à sentir l’âme de ce vieux quartier. Dans les rues que nous traversons, on voit aussi de nombreuses boutiques de souvenirs made in China prêtes à ouvrir. Sans aucun doute, Porto s’ouvre au tourisme…
Nous continuons de descendre en direction du Douro, passons devant le Palais de la Bourse (Palacio da Bolsa), qu’il est possible de visiter. 3 minutes plus tard, nous sommes au bord du Douro, sur la Praça da Ribeira et les quais qui la jouxtent. Le pont Dom Luís I, les petites maisons colorées, tellement étroites, et les rabelos, bateaux traditionnels qui transportaient les fûts de vin de porto autrefois, nous servent de carte postale.
Le pont Dom Luís I (Ponte Luís I)
Une fois les quais et les façades typiques prises en photo sous tous les angles, on a rapidement voulu aller voir ce qu’il se passait de l’autre côté du pont, à Vila Nova de Gaia. Direction le pont Dom Luís I, le plus connu de Porto qui en compte 6 au total. C’est sans conteste le plus photogénique. Conçu par un ingénieur allemand, Théophile Seyrig, associé de Gustave Eiffel, sa construction date de la fin des années 1800.
Le pont se traverse à pied par les 2 traverses (inférieure et supérieure). Si vous le traversez en Metro, ce sera par la traverse du haut, interdite aux voitures. En bas, les trottoirs sont étroits et il y a pas mal de circulation, mais un conseil, traversez le pont dans sa largeur pour admirer le paysages des DEUX côtés du pont, pas seulement du côté de la ville. Le panorama de l’autre côté, beaucoup moins urbanisé, est tout aussi chouette.
Une fois à Vila Nova de Gaia, on prend plaisir à se promener sur les quais et à prendre en photo les nombreux rabelos chargés de fûts de porto. J’avoue ne jamais m’être vraiment intéressée à ce vin et j’ai été surprise de voir autant de noms de caves aux consonances anglaises. Elles le sont pratiquement toutes en fait. Au XVIIème siècle, la France a rompu certains liens commerciaux avec l’Angleterre qui décida de stopper l’importation du vin français en représailles. Les négociants en vin anglais déjà présents dans la région du Douro ont saisi l’occasion pour renforcer leur marché avec leur pays natal. Ils ont envoyé de plus en plus de vin de porto en Angleterre, et pour améliorer la conservation du vin pendant le transport, ils y ont ajouté une petite quantité d’eau de vie pour augmenter sa teneur en alcool et empêcher le vin de s’abîmer. Le vin, produit dans les hauteurs de la région du Douro, était acheminé jusqu’à Vila Nova de Gaia où il était stocké avant de partir pour l’Angleterre.
Bon maintenant que vous savez toute l’histoire, il est temps de choisir la cave dans laquelle aller déguster un bon Porto !
Visite des caves de porto à Vila Nova de Gaia: les caves Cálem
Il était impensable pour nous de visiter Porto sans aller visiter une cave. Avant d’arriver en ville, en jetant un oeil sur Google, on a trouvé une quantité astronomique de caves: Cálem, Ferreira, Taylor’s, Graham’s, Porto Cruz… Toutes ces caves se concentrent dans le quartier en bordure du Douro. Impossible à louper, on voit leurs enseignes depuis l’autre côté de la rivière. Toutes proposent une visite de leur cave avec une dégustation de plusieurs types de porto, pour un prix entre 10€ et 15€ l’entrée. Mais comment faire son choix devant tellement d’offres qui paraissent toutes pareilles ?! On a décidé de se baser sur les conseils de l’oncle de Marco qui habite Porto depuis toujours. Ce sera une visite des caves Cálem.
Certaines caves n’ont pas d’horaires pour leur visite, elles fournissent un guide audio et vous laissent visiter tout seul. Les visites des caves Cálem sont guidées. Les visites en français ont lieu toutes les heures à moins le quart. Mais arrivez un peu en avance si vous voulez passer un peu de temps dans leur musée interactif, où il est possible d’en apprendre plus sur la confection du porto. Une vingtaine de minutes suffiront pour en faire le tour. Au moment de prendre notre billet, nous avons opté pour la Dégustation Premium. Pour 3€ de plus (15€ au lieu de 12€), nous allions déguster 3 vins de porto au lieu de 2, et de gamme supérieure. Youpi !
La visite guidée est assez courte, environ 25-30 minutes, mais assez intéressante. On ignorait totalement qu’il existait autant de types de porto: blanc, rouge, ruby, tawny… Certains portos doivent se boire rapidement, d’autres peuvent se garder plus longtemps… A la fin de la visite, on a donc pu déguster nos 3 types de porto. Les verres sont (très) bien remplis, et les vins que nous avons goûté avaient tous entre 19% et 20% d’alcool. Bref, ça a été sympa de prendre l’air après 🙂
A l’exception des caves de porto et des quais au bord du Douro où il peut être agréable de prendre un verre, la visite de ce quartier de Vila Nova de Gaia est vite faite. On a rapidement décidé de repartir sur Porto mais en passant cette fois-ci par la traverse supérieure du pont Dom Luís I. Pour pouvoir prendre cette partie du pont depuis le quartier des caves, il est possible de prendre un téléphérique jusqu’au Jardim do Morro (6€ la montée tout de même) ou d’y aller à pied. Nous avons choisi la deuxième option.
Une vingtaine de minutes plus tard, nous voici Avenida da Republica, où passe le Metro. Avant de traverser le pont, nous montons encore un peu jusqu’au point de vue Serra do Pilar, au pied du couvent (Mosteiro da Serra do Pilar). La vue sur la ville y est superbe.
Un bon restaurant à conseiller à Vila Nova de Gaia ?
Au moment de déjeuner avant de visiter les caves, on a voulu éviter les restaurants attrapes-touristes des quais. Ils ont des terrasses avec une jolie vue mais on avait envie de bien manger.
On a eu la très belle surprise de tomber sur un restaurant typique portugais à 5 minutes à pied du bord du Douro. Par typique, j’entends un restaurant où les habitants de Porto vont manger, pas un restaurant rempli d’azulejos et où on chante le fado. Ca c’est plutôt du folklore 🙂 Ce petit restaurant s’appelle Arco Iris et se trouve au 75 Rua Cândido dos Reis (voir carte en début d’article). On y a mangé de la morue (la fameuse bacalhau…), du poulpe et du mouton. Délicieux. Seul petit bémol pour le vin rouge de la maison qui n’était franchement pas terrible. Sinon avec plat, dessert, café et vin, à 4, nous en avons eu pour 20€ par personne, pourboire compris.
Si vous prévoyez votre premier voyage au Portugal, sachez qu’au restaurant, le pain et les entrées à grignoter que vous apporte le serveur avant même de vous apporter la carte sont payants. Et parfois, ça peut faire une sacrée différence sur la note. Au Arco Iris par exemple, chaque assiette d’entrée coûtait 5€ (jambon ibérique, assiette de crevettes et assiette de coquillages). Le serveur nous a clairement indiqué que c’était 5€ l’assiette et que si nous n’en voulions pas, il les reprendrait sans rien facturer. Mais tous les serveurs n’ont pas cette délicatesse. Alors un petit conseil, si vous souhaitez contrôler ce que vous dépensez, dites directement au serveur que vous ne souhaitez pas ces assiettes d’apéritif, et contrôlez la note avant de payer.
Retour dans le vieux quartier de Porto
La traversée du pont Dom Luís I par le pont supérieur est super agréable, bien loin de la circulation de la traverse du dessous. Le panorama des deux côtés est magnifique. On a eu l’occasion de traverser le pont de jour et en fin de journée, quand les lumières de la ville s’allumaient peu à peu.
Après avoir traversé le pont, on arrive rapidement devant la Cathédrale de Porto, point de départ pour nous de notre balade dans les petites rues étroites de la ville. Finalement, même en voulant s’y perdre nous sommes rapidement retombés sur des rues plus passantes et plus modernes. Depuis ce quartier (rua de Pena Ventosa, rua da Bainharia…) il est possible de passer voir les azulejos du hall de la gare de Porto São Bento puis de monter dans la plus haute tour de Porto, en haut de la Torre dos Clerigos.
Torre dos Clérigos, le point de vue le plus haut de Porto (Igreja dos Clérigos)
Pour être honnêtes, nous visitons rarement des monuments historiques quand l’entrée est payante. A moins que ça vaille vraiment le coup. Au sommet de la Torre dos Clérigos (Tour des Clercs, à 5 minutes à pied de Praça da Liberdade et de la gare São Bento), on domine toute la ville de Porto, à 75 mètres de hauteur. C’est le point le plus haut de la ville. Alors pour nous, ça a valu le coup ! L’entrée n’est pas non plus hors de prix. Pour 5€, on visite le musée, on monte au sommet de la tour et on peut visiter sur plusieurs niveaux l’Eglise qui la jouxte (Igreja dos Clérigos). L’ascension jusqu’au sommet de la tour se complique au fur et à mesure de la montée. Rien d’insurmontable, mais à savoir qu’il y a quand même pas mal de marches et qu’au bout d’un moment, il est impossible de se croiser. Arrivés en haut, on a une magnifique vue à 360° de la ville. Malheureusement la plateforme est tellement bondée qu’une fois les photos prises, on redescend assez rapidement…
Le quartier autour de Torre dos Clérigos possède une ambiance particulière avec son grand jardin (Jardim da Cordoaria), le parc Praça de Lisboa où les étudiants flânent, et tous ces cafés et bars animés. C’est aussi dans ce quartier que se trouve la Livraria Lello dont les escaliers si particuliers auraient inspiré J.K. Rowling pour Harry Potter. Depuis que cette librairie a été classée parmi les plus belles du monde par le Lonely Planet et The Guardian, la file d’attente pour y entrer s’allonge. Et le patron grimace. Devant la difficulté de faire tourner son commerce avec autant de touristes qui ne viennent que pour regarder, l’entrée est devenue payante. 3€ le ticket, remboursable si vous achetez un livre.
Un bon restaurant à conseiller à Porto ?
Venir à Porto sans goûter à la francesinha, c’est un sacrilège ! Ce plat est une institution, même si on est très loin d’un plat gastronomique ou diététique. Historiquement basé sur le croque-monsieur français (francesinha signifie « petite française ») la francesinha de base se compose de… tenez vous bien: saucisse fraîche, saucisse fumée, jambon et steack de boeuf, le tout entre deux tranches de pain recouvertes de tranches de fromage fondu et d’une sauce dont seuls les Portugais ont le secret (enfin il paraît !). Si vous n’en n’avez pas assez, vous pouvez ajouter des crevettes, ou un oeuf au plat par dessus. Et bien entendu, on accompagne tout ça avec des frites et une bonne bière bien fraîche !
Il y a à nos yeux 2 conditions pour déguster correctement une francesinha: la première, c’est d’arriver le ventre bien vide, et la deuxième, c’est d’aller la manger dans l’un des restaurants les plus réputés pour ça: Cufra. Malheureusement, le restaurant n’est pas au centre-ville et il y a peu de transports en commun qui passent dans le quartier, pourtant très chic. Mais le taxi ne coûte vraiment rien. Un trajet entre la station de taxi en face de l’Eglise de São Francisco (Igreja de São Francisco) au restaurant Cufra (Avenida da Boavista 2504, voir carte en début d’article) nous a coûté 8€. Le restaurant est tellement réputé qu’il faut souvent attendre qu’une table se libère. Un petit conseil, arrivez tôt, et si possible, évitez le week-end !
Nous avons beaucoup apprécié visiter Porto. La ville n’est pas encore aussi saturée par le tourisme que Lisbonne. Les gens y sont plus naturels et semblent moins considérer les touristes comme des cibles facilement « bernables » à qui faire payer le prix fort. Les deux villes sont totalement différentes et ont toutes les deux leurs propres charmes. Comment choisir entre Lisbonne et Porto ? Nous vous répondrions que cela dépend du nombre de jours à votre disposition. Il sera difficile de visiter complètement Lisbonne en moins de 3 jours alors que ça nous semble suffisant pour Porto.
N’hésitez pas à partager les découvertes que vous avez pu faire à Porto dans les commentaires. C’est toujours utile pour les futurs voyageurs, et nous, ça nous donnera une bonne raison d’y retourner 😉
Commentaires
les photos sont vraiment magnifiques en tout cas
Merci Pierre, si la météo avait été avec nous les deux jours, elles auraient été sans doute encore plus sympas! 😉